Mort d’un résistant noiséen

C’est avec beaucoup de tristesse que nous avons appris le décès de Gabriel Guiche à l’âge de 94 ans.

La mise en bière aura lieu le lundi 19 septembre à 10h30 à la Maison Funéraire de Bry-sur-Marne et la cérémonie se poursuivra au crématorium de Champigny-sur-Marne à 11h30.

Pour ses camarades, c’était Gaby, l’infatigable militant avec son accent du sud-ouest qu’il n’a jamais perdu.
Résistant dès 15 ans et demi, il entre en 1943 dans la clandestinité pour combattre l’occupant nazi dans son sud-ouest natal : il diffuse des tracts, accompagne des groupes de résistants la nuit, écrit sur les murs, dans les toilettes publiques des slogans anti-allemands, anti Pétain, pro-résistance, pro Armée Rouge. Il participe à l’organisation de la résistance dans son sud-ouest natal en créant des groupes de 3 à Castelsarrasin et ses environs.

Il est remarqué par ses résultats. En mai 1943, il adhère à la Jeunesse Communiste et aux Forces Unies de la Jeunesse Patriotique. D’août 1943 à août 1944, il est officiellement rattaché au FTPF-FFI.
Après le débarquement de juin 1944, il participe à la fin des combats de la libération de Tarbes et est décoré de la Croix du Combattant volontaire de la Guerre 1939/45 et de la Croix du Combattant de la Résistance

À la Libération, de 1945 à 1953, Gabriel Guiche est métallurgiste à la Compagnie Française des Métaux à Castelsarrasin, responsable syndical, membre du secrétariat du syndicat CGT, du Conseil National de la fédération des métaux CGT et membre du secrétariat de l’Union départementale CGT du Tarn-et-Garonne. Puis il est licencié en 1953.

Dès 1945 il milite activement au PCF : membre du bureau de la Fédération PCF du Tarn et Garonne et secrétaire de la section PCF de Castelsarrasin jusqu’en 1953. Il devint alors journaliste au quotidien communiste « Le Patriote du Sud -Ouest » jusqu’en 1956, année où il passe un examen à la RATP et entre comme poinçonneur, puis passe le concours pour devenir conducteur de métro. Il habitera alors en Seine-Saint-Denis à Aubervilliers jusqu’en 1982.

Il s’engage résolument dans l’activité syndicale puis devient secrétaire général du syndicat CGT du Métro de 1971 à 1980. Il prend sa retraite et intègre la commission exécutive de l’Union syndicale CGT des retraités de la RATP.

Il décide de regagner le sud-ouest pour finalement revenir en Seine-Saint-Denis en 1991 à Noisy le Sec puis à Noisy Le Grand en 2017.

À partir de 1992, Gabriel Guiche exerce des responsabilités associatives importantes dans le mouvement des Anciens Combattants :  Président de l’Association Républicaine des Anciens Combattants et Victimes de Guerre de Noisy-le-Sec, puis en 2005 comme président honoraire. En 2001 , il est élu Vice-président de l’ARAC de Seine-Saint Denis. De 1995 à 2015, il exerce des responsabilités à l’Union départementale des Associations de Combattants et Victimes de Guerre de la Seine-Saint-Denis où il fut tour à tour au secrétariat (1995 à 1998) , secrétaire général (1998 à 2001), puis président (de 2001 à 2015) Il était encore élu au conseil national de l’ARAC en 2018. Il était depuis 2004, membre du bureau national de l’Union Française des Associations des Combattants et Victimes de Guerre et de sa commission permanente des Affaires internationales, vice-président du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis de l’Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre (ONAC) et Président de sa commission mémoire, poste qu’il exerça jusqu’en en 2018. En 2003, il devint membre du Jury départemental du Concours national de la Résistance et de la Déportation.

Fin 2017, quittant Noisy-le-Sec pour habiter Noisy-le-Grand, il fut l’un des Présidents d’honneur de la section locale de l’ANACR.
À Noisy le Sec, il sera membre de la direction de section du parti communiste jusqu’à fin 2017, il a alors 90 ans, puis adhérent de la section de Noisy-le-Grand.

Gaby était un infatigable militant intervenant dans les collèges et les lycées pour transmettre la mémoire de la résistance.
Il fut fait Chevalier de la légion d’honneur en 2010.
Une vie d’engagements sans faille, à la CGT, au PCF et à son journal « l’Humanité », un homme exceptionnel par son parcours de vie, une figure emblématique de la Résistance.

Gabriel Guiche avait fait sa devise de la phrase de Victor Hugo : « Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent » .

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